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L’intérêt de l’échographie dans une pratique quotidienne en tant que sage-femme

Témoignage de Sébastien GUITTON

Sage-femme échographiste – CHU Toulouse

Mon témoignage sur mon parcours professionnel ne saurait être le reflet de l’ensemble des pratiques de sages-femmes échographistes.

Quel est votre parcours professionnel en tant que sage-femme avant d’arriver jusqu’à l’échographie ?

Après des études de sages-femmes sur Paris, j’ai orienté mon souhait professionnel vers le dépistage prénatal en me formant d’emblée à l’échographie avec le DIU d’échographie. J’ai eu l’occasion de faire un stage complet d’échographie sur neuf mois dans un hôpital Parisien.

A la suite de mon diplôme d’échographie, j’ai eu l’opportunité de travailler dans une unité de dépistage et de diagnostic prénatal dans le sud-ouest de la France. Cette expérience est incontestablement l’aboutissement de ce que je désirai faire. Les journées ne se ressemblent pas. Alternant des semaines au dépistage prénatal et au CPDPN, l’activité est variée et spécifique. Les échographes étant de dernière génération avec différentes sondes, ce qui contribuent à exploiter soit des volumes soit des clichés obtenus en hautes fréquences.

Les staffs prénataux contribuent en grande partie au maintien des connaissances. Le CHU est un lieu de rencontre avec l’ensemble des professionnels spécialistes ainsi qu’avec les ingénieurs d’application qui recèlent de secret pour optimiser les échographes. Cette volonté d’affiner chaque réglage et de progresser dans l’amélioration de l’image est in fine un grand bénéfice aux praticiens et à leur patiente.

Qu’est ce qui vous a donné l’envie de pratiquer de l’échographie en tant que maïeuticien ?

La singularité de mon parcours prend tout son sens à son origine, il y a une quinzaine d’années. Je garde un souvenir intact de mes études de sage-femme au sein des grands CHU Parisiens. Alors encore ignorant du domaine de la médecine fœtale, j’ai été émerveillé de voir la vie dans la vie au décours des échographies.

Encore plus surprenant, approcher cet être par fœtoscopie, pour guérir sinon soigner, tel que j’ai pu le voir pour les lasers. De ces expériences est née ma volonté de ne faire que du prénatal.

Ayant un gout prononcé pour l’image, la photographie et l’ingénierie développée au service du photographe dû moins de l’échographiste, j’ai souhaité rapidement mettre en avant mes connaissances pour optimiser mes clichés.

Que vous apporte l’échographie dans votre pratique quotidienne de sage-femme ?

Ma pratique quotidienne au fil des années, me permet de voir l’évolution tant technologique que les performances sur la nouvelle génération d’échographe. N’oublions pas qu’avant d’être exploré, le fœtus qui est aujourd’hui transformé en patient, n’était autrefois découvert qu’à la naissance. C’est alors que les nouvelles technologies matricielles permettent aujourd’hui d’apprécier le fœtus sous sa quatrième (bientôt cinquième ?) dimension avec une fluidité telle que le fœtus devient alors dans la psyché parentale un bébé.

Ayant fait le choix depuis mon diplôme de n’exercer que dans une unité de diagnostic prénatal, il semble évident qu’un échographe performant est un outil formidable. A la fois, l’ergonomie permet un gain de temps mais la qualité d’image est indéniablement la meilleure gratification pour le professionnel et sa patiente. Ayant un attrait pour le mode volumique, non seulement les STIC sont simple à retravailler mais la qualité d’image est au rendez-vous. La qualité du cliché est dépendante en grande partie par la fréquence de l’ultra-son. Le déploiement des sondes hautes fréquences à type de 9L, C2-9 et RM7C contribuent à une qualité d’image extraordinaire.

Comment voyez-vous l’avenir de l’échographie dans la pratique des sages-femmes ?

Il semble indispensable à mon sens, que l’avenir, avec l’émergence de l’intelligence artificiel ne soit qu’un outil encore contrôlé par l’échographiste et non l’échographe, qui ne saurait remplacer l’échographiste. Nous pouvons imaginer, au-delà du simple dépistage échographique, un avenir sous forme réalité virtuelle. Un casque de réalité virtuelle permettrait de plonger directement les patientes ou échographistes au plus proche du fœtus.

Quels conseils donneriez-vous aux sages-femmes qui souhaiteraient faire de l’échographie ?

De façon pragmatique, mon parcours n’est pas une ligne de conduite pour chacun. Mon choix de ne faire que de l’échographie prénatale s’illustre tout d’abord par une passion de l’image conjointe à la psychologie propre du prénatal. Il était inné à mon sens, que la performance de ces actes précis serait à son apogée en étant exclusif dans le domaine. La formation continue par l’intermédiaire des conférences, congrès, livres, littérature scientifique est indéniablement la clé de voûte pour progresser. L’apport de travailler avec les ingénieurs d’application permet d’augmenter sa connaissance technique et d’optimiser ses propres réglages. Enfin, la participation aux staffs prénataux est la garantie d’un maintien de connaissances en matière de médecine fœtale, domaine dans lequel l’évolution est incessante et illimitée.

Quels sont les outils que vous utilisez le plus souvent dans votre pratique quotidienne en tant que sage-femme échographiste ?

Le développement des outils échographiques a permis dans mon usage quotidien d’améliorer le dépistage et le diagnostic de certaines images dès le premier trimestre. Je pense notamment à l’utilisation du slowflow qui, lorsqu’il est réglé adéquatement, permet une exploration complète du fœtus lors de l’échographie du premier trimestre. Il faut toutefois rappeler que la visualisation précoce des structures n’est pas prédictive du développement ultérieur, évidemment encore soumises à une organogénèse temporelle.

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